Les principaux objectifs de la réforme universitaire mise en place en 1993 étaient la décongestion de l’Université de Yaoundé et la
professionnalisation des études universitaires afin d’obtenir des diplômés susceptibles d’être utiles au secteur privé et au pays dans son ensemble. Ses intentions précises
étaient les suivantes :
- réduire la surpopulation de l’Université de Yaoundé par la création de six universités en titre, dont quatre seraient installées dans les
Centres Universitaires créés en 1977 et qui seraient individuellement chargées d’une mission précise dans la perspective globale du développement national ;
- donner à tous les Camerounais des chances égales d’accéder à l’enseignement universitaire. Cet objectif devait être réalisé par la
répartition géographique des universités et la définition de programmes communs devant être dispensés dans la plupart des universités ;
- élaborer des programmes plus variés, professionnels, adaptés et réactifs face aux besoins du marché du travail, qui permettraient aux
diplômés de trouver du travail dans le secteur privé ou de créer leur propre emploi ;
- rendre les universités plus accessibles aux communautés locales, régionales et internationales ;
- rationaliser et optimiser l’utilisation des infrastructures, des installations et des services existants, en particulier dans les Centres
Universitaires, par la transformation de ces derniers, totalement sous-utilisés par ailleurs, en des universités à part entière, dotées de programmes préparant à des
diplômes variés ;
- élargir et accroître la participation des différentes parties prenantes dans le financement et la gestion des universités, par
l’intermédiaire de droits d’inscription plus conséquents (augmentés de la modique somme de 3 300 F CFA à 50 000 F CFA) ; en outre, les universités ont été encouragées à
développer d’autres activités en vue de générer des revenus et à impliquer la communauté dans l’effort de diversification des sources de financement ;
- octroyer aux universités une plus grande autonomie pédagogique et administrative, via des infrastructures et un financement de base ;
- fournir un environnement plus stimulant pour l’enseignement et la recherche, en favorisant un meilleur environnement de travail pour les
professeurs, l’enseignement et la recherche ;
- raviver et étendre au maximum la coopération interuniversitaire et internationale ;
- motiver le personnel et améliorer les conditions de vie du personnel et des étudiants grâce à une rémunération révisée à la hausse, à une
promotion du personnel facilitée et à de meilleures conditions de travail pour les étudiants.
Plus généralement, les réformes visaient à répondre aux défis posés en matière d’accès, de qualité, de développement des capacités et de financement.
(Source : La réforme d’un système national d’enseignement supérieur : L’EXEMPLE DU CAMEROUN Par Université de Buea sous la conduite de Dorothy Njeuma)
|